💡Inventer la société de demain au cœur des territoires
- Serge DARRIEUMERLOU

- il y a 7 jours
- 5 min de lecture
Les incontournables pour écrire un projet ambitieux, fédérateur et durable
Dans un monde en transition, une évidence s’impose : le territoire est l’échelle humaine de la réinvention.
C’est à cette maille, assez vaste pour mobiliser des forces vives, assez proche pour rester concrète, que peuvent émerger des modèles capables d’aligner performance économique, progrès social et régénération environnementale.
Réinventer un territoire, c’est d’abord construire une vision partagée, profondément ancrée dans son ADN : ses savoir-faire, ses ressources, son identité culturelle et géographique.
C’est aussi ouvrir un espace d’imagination collective pour créer des futurs désirables, puis relier les mondes - entreprises, universités, centres de recherche, acteurs publics, associations, ESS, citoyens - afin de transformer cette vision en action.
Chez Activate Innovation, nous sommes convaincus que toute transformation durable naît de la rencontre entre sens, science, coopération et expérimentation.
Notre mission : aider les territoires à devenir des écosystèmes vivants, capables de mobiliser leurs acteurs, d’engager des projets structurants et de transformer la connaissance en impact concret, durable et partagé.
1. Formuler une vision ancrée dans l’ADN du territoire
Les diagnostics, études et plans sont indispensables.
Mais ils ne suffisent pas.
Un territoire se transforme vraiment lorsqu’il s’appuie sur une vision forte, inspirante, capable de créer un cap collectif.
Une question centrale se pose alors :
« En tant que territoire, quelle société voulons-nous devenir ? Quelle contribution voulons-nous apporter au monde ? »
Cette vision doit s’enraciner dans l’ADN territorial.
Un territoire n’est pas une page blanche : il est fait de traditions, de cultures, de climats, de savoir-faire, de paysages et de patrimoines industriels.
C’est un écosystème vivant qu’il faut comprendre, respecter… et réinterpréter.
Comme l’écrivait Bergson, il s’agit de « cultiver son élan vital pour persévérer dans son être ». Un territoire se projette vers l’avenir en amplifiant ce qui le rend unique.
Oser rêver pour ouvrir le champ des possibles
Toute vision comporte un moment essentiel : le temps du rêve.
Un moment où l’on s’autorise à imaginer des futurs inattendus, où l’on pose des questions nouvelles à la recherche, aux entreprises, aux citoyens.
C’est dans cet espace que naissent les idées réinventantes qui donnent de la force aux projets.
C’est aussi là que s’invente une vision de recroissance : une création de valeur globale au service des femmes et des hommes, de la société, de l’environnement et de la prospérité partagée.
Une vision moderne, ouverte au monde et aux technologies, mais qui nourrit aussi souveraineté et résilience, deux conditions essentielles pour affronter crises, ruptures et incertitudes.
Comment poser cette vision ?
· Organiser des ateliers de vision territoriale réunissant élus, chercheurs, entreprises, associations, ESS, citoyens.
· Révéler les forces identitaires et les mettre en dialogue avec les transitions contemporaines : énergie, numérique, climat, démographie.
· Coécrire un narratif collectif clair et mobilisateur, qui deviendra la boussole commune.
Cette articulation ADN + Vision + Imagination + Innovation est la base de toute transformation durable.
2. Le territoire : l’échelle humaine de la réinvention
Les grandes transitions écologiques, technologiques, industrielles, sociales ne réussiront que si des mondes longtemps séparés apprennent à coopérer :
entreprises, ESS, universités, centres de recherche, collectivités, associations, citoyens.
Cette coopération ne s’improvise pas.
Elle nécessite une échelle où l’on peut se comprendre, se rencontrer et s’engager : le territoire.
Une innovation à hauteur d’Homme
À cette échelle, l’innovation est ancrée dans le réel.
Elle répond aux besoins, aux usages, aux contraintes des gens et des organisations.
La compréhension mutuelle
Les acteurs perçoivent les impacts concrets des transformations.
Cela facilite l’alignement et l’action.
Le dialogue et la confiance
Le territoire offre un espace où les mondes se parlent, confrontent leurs visions, ajustent leurs ambitions.
La masse critique
Il réunit suffisamment de compétences, d’acteurs et de ressources pour engager des transformations ambitieuses…
sans devenir une structure trop vaste pour agir.
Dans ce cadre, la coopération crée un nouvel élan : l’envie de construire ensemble, de croiser les regards, de libérer les énergies.
Les acteurs publics deviennent des orchestrateurs, révélant les talents, facilitant les interactions, animant la dynamique.
Le territoire devient alors l’échelle où la réinvention devient concrète.
3. De la vision à l’action : construire un écosystème vivant
Une vision ne vaut que si elle devient un mouvement.
Un territoire ne se transforme pas par une juxtaposition de projets, même pertinents.
Il se transforme lorsqu’il devient un écosystème vivant, où circulent les idées, les compétences, les financements, les expérimentations.
Il s’agit de dépasser la logique du « catalogue de projets » pour entrer dans une logique de cohérence :
là où 1 + 1 = 3, où la rencontre des mondes génère plus de valeur que leur coexistence.
Les leviers de cet écosystème
· Construire une masse critique d’acteurs publics, privés, académiques et associatifs.
· Lancer des expéditions collectives, cofinancées localement et par l’Europe.
· Développer des programmes de recherche-action alignés sur les priorités du territoire.
· Installer une gouvernance partagée.
· Piloter par des indicateurs d’impact économiques, sociaux et environnementaux.
Cet écosystème est le véritable moteur de la transformation.
4. Mettre la technologie au service du progrès territorial
La technologie n’est pas un point de départ.
C’est un levier au service d’un projet humain, territorial et souverain.
La question n’est pas :
« Quelle technologie adopter ? »
Mais :
« Comment la technologie peut-elle améliorer la vie, renforcer les liens, valoriser les ressources, protéger le territoire ? »
ETHNO/Techno : réconcilier pratiques locales et innovations modernes
Il s’agit de retrouver un équilibre entre :
· les besoins réels des habitants,
· les pratiques culturelles, vernaculaires, souvent oubliées,
· et la technologie comme augmentation de ces pratiques.
Des modèles d’agriculture locale, de gestion de l’eau, d’architecture, de mobilité ont parfois plus de sens, surtout lorsqu’ils sont augmentés par la technologie.
Trois catégories d’innovation utiles aux territoires
1. Innovation frugale
Une borne Wi-Fi sur un bus connecte chaque jour des villages reculés en Inde.
Petit moyen. Grand impact.
2. Innovation infrastructurelle
Les constellations satellites Orange–Eutelsat réduisent la fracture numérique en Bretagne et Martinique.
3. Innovation systémique
Le projet ECOTRAIN réactive d’anciennes voies ferrées grâce à une capsule légère et low-tech (en collaboration dans ce projet avec imt mines albi, imt nord europe, Socofer France, CLEARSY et Stratiforme Industries)
CVE et Lhyfe réinventent les modèles énergétiques territoriaux : énergies renouvelables décentralisées et hydrogène vert au plus près des usages.
Ces innovations montrent comment la technologie, bien orientée, devient un moteur de souveraineté, de résilience et de prospérité partagée.
5. Une vision déjà en mouvement : l'exemple iNEST
En Italie du Nord-Est, les neuf universités du consortium iNEST que nous accompagnons depuis début 2024 expérimentent un modèle unique de Research-Driven Innovation.
En réunissant chercheurs, entreprises et collectivités, le territoire crée des projets concrets : smart agrifood, énergie distribuée, filières industrielles d’avenir, capteurs agricoles pour MELINDA, technologies marines régénératives, etc.
iNEST illustre une idée simple :
un territoire devient un laboratoire vivant lorsqu’il relie sa recherche, ses entreprises et ses institutions autour d’une vision commune.
👉🏼 Vers une nouvelle renaissance territoriale
Réinventer un territoire, ce n’est pas gérer le changement : c’est le provoquer avec sens, méthode et coopération.
Les territoires qui réussiront seront ceux qui sauront :
· formuler une vision inspirante,
· s’ancrer dans leur ADN,
· relier leurs forces vives,
· bâtir un écosystème d’innovation,
· renforcer leur souveraineté par la connaissance,
· générer une prospérité réellement partagée.
Repenser les pôles de compétitivité en pôles de recroissance ouvre une voie nouvelle :
être compétitif, oui mais en mettant la création de valeur globale pour les habitants, les entreprises et l’environnement au cœur du modèle.
L’avenir ne s’écrit pas ailleurs.
Il s’écrit ici, dans les territoires, collectivement.
« Le meilleur moyen de prédire le futur, c’est de l’inventer. Ensemble. »






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